La Bête du Gévaudan
La Bête du Gévaudan : légende ou réalité ?
Depuis plus de 250 ans maintenant, de multiples théories sont avancées pour tenter d’expliquer la centaine d’attaques mortelles recensée au nord de la Lozère entre 1764 et 1767. Loup, hybride, chien dressé pour l’attaque, animal exotique, loup-garou ou tueur en série, les avis divergent et le mystère autour de l’histoire la Bête du Gévaudan reste entier.
3 ans de terreur – L’histoire de la Bête du Gévaudan en quelques mots :
De juillet 1764 à juin 1767, plusieurs attaques animales contre des humains ont eu lieu en Gévaudan, c’est-à-dire l’actuelle Lozère élargie au secteur de Saugues (Haute-Loire). On recense les premières victimes dans le nord-ouest du Vivarais (Saint-Etienne-de-Lugdarès), puis sur le pourtour de la forêt de Mercoire, au sud de Langogne.
Les diverses chasses et battues conduites contre la Bête du Gévaudan la font progressivement remonter en Lozère autour d’Aumont-Aubrac, Saint-Chély-d’Apcher et Le Malzieu-Ville. Cela explique que les attaques se soient alors concentrées dans la région du Mont Mouchet, aux confins des départements actuels du Cantal, de la Lozère et de la Haute-Loire (au cœur de la Margeride, à la limite Gévaudan/Auvergne de l’époque).
La traque contre la Bête du Gévaudan
Trois équipes officielles seront successivement lancées aux trousses de la Bête :
- Le capitaine Duhamel et ses 57 dragons, de septembre 1764 au 7 avril 1765.
- Les Denneval père et fils (des louvetiers normands) du 20 février à la mi-juillet 1765.
- François Antoine, porte-arquebuse et lieutenant de chasse de Louis XV et son fils Antoine de Beauterne, de fin juin au 3 novembre 1765.
Les deux premières équipes échoueront complètement dans leur traque contre la Bête. Quant à la troisième, étant investie de la volonté royale, elle se devait de réussir ! Plusieurs loups seront tués au cours de ces chasses, l’un d’eux sera finalement présenté officiellement comme étant « la Bête du Gévaudan ».
C’est à Antoine de Beauterne, le fameux envoyé du roi, que l’on doit d’avoir enfin obtenu la tête de cette « Bête » dans le bois de Pommiers, relevant de l’abbaye royale des Chazes, le 20 septembre 1765. Il empochera les primes et récoltera la gloire. Mais l’histoire de la Bête du Gévaudan n’est pas finie pour autant et les meurtres reprendront après son départ…
Où a été tuée la Bête du Gévaudan ?
Il faudra alors attendre le coup de fusil Jean Chastel le 19 juin 1767, pour célébrer la mort de la Bête du Gévaudan. En effet ce jour-là, ce chasseur de la Besseyre-Sainte-Mary tue la Bête
à la Sogne d’Auvers.
Après ce coup de fusil, les attaques meurtrières de la Bête du Gévaudan prendront fin.
La Bête du Gévaudan, une histoire vraie ?
La Bête du Gévaudan a bien existé. Il ne s’agit en effet ni d’un conte, ni d’une légende. Si on ne connait pas toute la vérité sur cette histoire, les registres paroissiaux conservés aux archives de Mende, du Puy et d’Aurillac, témoignent de nombreuses attaques :
“Une centaine de personnes a bel et bien été tuée et très souvent dévorée alors que plusieurs autres, secourues à temps ou ayant pu se dégager, ont été blessées plus ou moins grièvement.”
Quelle était cette Bête du Gévaudan ?
De nombreux hypothèses circulent autour de la nature de cette Bête. Ce qui est sûr, c’est que les documents indiquent clairement que l’on n’a abattu que des canidés en Gévaudan à cette époque. Cela laisse à penser que la Bête était soit un grands loups soit un hybrides loup/chien. Ce constat n’est pas très surprenant car de nombreux documents anciens relatent des attaques cycliques de canidés contre l’homme, notamment pendant les grandes épidémies, les guerres et les hivers exceptionnels.
Des pistes variées et ténues…
Il a aussi souvent été soutenu que la main de l’homme était derrière l’histoire de la Bête du Gévaudan. Certains prétendant même qu’un sadique, déguisé, violentait ses victimes (jeunes bergers ou bergères isolés), les tuait sauvagement, offrant ainsi aux loups qui rodaient un repas tout prêt. Cette explication ne résiste pas à un examen sérieux des faits connus.
Les témoignages des victimes rescapées ou de leurs sauveteurs parlent tous d’un animal. Les empreintes relevées sur le sol étaient bien celles de canidés. Les ruraux d’alors n’ont jamais dénoncé un quelconque être humain impliqué. Tout cela exclut l’explication du sadique déguisé, bien qu’il y ait bien pu avoir quelques cas de décès ambigus.
Un autre animal exotique (une hyène a été souvent citée à l’époque) a-t-il rôdé dans le Gévaudan, semant ainsi le trouble dans les esprits ? Peut-être, certains écrits le laisseraient à penser ! En tout cas, aucune trace de sa mort n’a pu être retrouvée à ce jour.
Des zones d’ombres subsistent donc toujours, et c’est ce qui fait tout l’intérêt de cette sombre affaire.
La Bête du Gévaudan, un mythe pour toujours ancré dans l’imaginaire français et mondial !
L’imagination s’est emballée à propos de l’histoire de cette Bête. Les carnages horribles commis à l’époque, la frayeur qui en découla mais aussi l’évêque de Mende qui présenta la Bête comme un animal inconnu, fléau de Dieu envoyé pour punir les pêcheurs en sont la cause. Plus tard, certains auteurs ou réalisateurs en quête du sensationnel, n’ont pas manqué d’ajouter un peu plus d’opacité à cette sordide affaire. À tel point que de nombreuses personnes aujourd’hui considèrent à tort qu’il s’agit d’une simple légende ou d’un animal imaginaire !
“La vérité, quelle qu’elle soit, ne sera sans doute jamais révélée mais la Légende de la Bête du Gévaudan continuera de faire couler de l’encre et d’interroger les visiteurs de passage dans ces contrées chargées d’Histoire…”
L’Office de Tourisme Margeride en Gévaudan remercie l’association « Au pays de la Bête du Gévaudan » pour son aide précieuse et la rédaction de ce texte. L’association se tient à votre disposition pour de plus amples renseignements.
Pour aller plus loin…
Si ce résumé de l’histoire de la Bête du Gévaudan vous a donné envie d’en savoir plus, tant mieux ! Voici quelques idées de visites et de lectures qui vous permettront d’orienter vos recherches sur la Bête du Gévaudan :